On part simplement du principe que pour tout comportement, même phobique, la partie du patient qui a mis en place ce comportement l’a fait au service du patient lui-même. Il y a toujours une intention positive.
En fait, il faut utiliser tous les moyens possibles pour générer un nouveau comportement et remettre du positif dans une autre attitude. Les moyens utilisés peuvent être variés, tout dépend de la réaction et des souhaits du patient.
Un autre de ses principes, est caractérisé par l’abandon d’une approche autoritaire et directive, qui était la dominante jusqu’à présent. Attention, il y a tout de même, des hypnologues non Éricksonniens qui continuent à utiliser de nos jours cette approche autoritaire et directive qui peut convenir à certaines personnes.
La pratique de l’hypnose ericksonienne est parsemée de nombreux succès. Allez surfer sur les nombreux sites qui en parlent. Les effets thérapeutiques, sont d’ailleurs bien meilleurs si l’hypnologue ne cherche pas à imposer des suggestions, même favorables au sujet, mais si il cherche à mobiliser les forces et ressources inconscientes du sujet pour qu’il atteigne de lui-même le but qu’il vise.
L’hypnose Éricksonienne utilise la transe et part du principe que le patient possède tout ce qu’il faut en lui pour s’en sortir.
Il n’est pas nécessaire de rendre conscient ce qui est inconscient. Ce qui compte est le résultat. C’est comme un tour de magie. L’hypnose Éricksonienne appartient aux nombreuses thérapies brèves qui ne cherchent pas à expliquer « Le pourquoi on en est arrivé là » (ce qui est plutôt le domaine de l’analyse), mais comment on va s’en sortir.
L’idée est d’identifier comment s’est mis en place un certain comportement à un certain moment de la vie et de voir, de projeter, ce que l’on veut pour maintenant et après. Donc, ce qui se trouve entre le point de départ et le point d’arrivée, peut rester stocké dans l’inconscient. Il n’est pas utile que tout vienne dans le conscient.
Il n’est pas nécessaire que les mécanismes mentaux soient analysés. Encore une fois, il s’agit d’une thérapie brève, très différente, dans ses méthodes, de la psychanalyse.
L’hypnose Éricksonienne est une hypnose permissive : « vous pouvez faire ceci ou cela ou même rien du tout » et les suggestions ne sont pas directes.
C’est un travail qui se fait à deux, Hypnologue et sujet ou patient, d’égal à égal. Il n’y a aucune notion hiérarchique de dominant-dominé ou soignant-soigné comme elle peut être présente dans d’autres domaines. Donc, tout le processus s’effectue en accord avec le patient. On peut affirmer que l’état de transe est un état co-construit.
À chaque séance d’hypnose Éricksonienne, il y a un protocole individualisé qui est fonction des besoins et des attentes du sujet ou patient. L’hypnologue agira en fonction de la sensibilité et des réactions de chaque individu. L’hypnologue, utilisera donc certains outils ou protocoles en fonction de chaque problématique individuelle.
L’hypnose Éricksonienne est donc un travail « sur mesure ». Les métaphores, les anecdotes et les contes sont très largement utilisés et sont juste appropriés pour le sujet, pour sa demande, son besoin, son but, son objectif. Ces métaphores, anecdotes, contes parlent directement à l’inconscient et offrent des exemples de résolution de problèmes au sujet qui permettront de retrouver des sensations positives anciennes, qui vont remplacer des sensations négatives présentes.
Un peu de philosophie
Pour Milton Erickson, l’inconscient est profondément bon et puissant. Il se révèle une puissance bienveillante avec laquelle l’état hypnotique permet de coopérer. L’inconscient est capable de mobiliser des ressources intérieures, des potentialités, susceptibles de conduire aux changements désirés. L’hypnose Éricksonienne a pour but d’amener conscient et inconscient à travailler ensemble pour déclencher les changements utiles à la résolution du problème.
Milton Erickson enseignait à ses étudiants le respect du patient : “chaque personne est unique et il ne peut y avoir de normalisation des techniques inductives; il faut prendre en compte la personnalité du patient et respecter sa demande”.
Son approche s’illustre par une citation lors d’une conférence1 qu’il donna à Seattle en 1965 :
« Vous ne contrôlez pas le comportement d’une quelconque autre personne. Vous apprenez à le connaître, vous aidez les patients en l’utilisant, vous aidez les patients en le dirigeant de telle façon qu’il rencontre leurs besoins; mais vous ne travaillez pas avec les patients pour atteindre vos propres buts. Le but est leur bien-être, et si vous réussissez à obtenir leur bien-être, vous touchez directement votre propre bien-être. »